Le Silence de Joseph

Composé d’un bref essai de Marie de la Trinité intitulé Saint Joseph et de textes extraits des Carnets, ce septième volume aux Editions Arfuyen, introduit par une éclairante préface du P. Dominique Sterckx, carme déchaux, fait découvrir à travers la figure de saint Joseph le cœur même de la spiritualité de Marie de la Trinité.

S’interroger sur le sens de la relation très privilégiée qu’a entretenue toute sa vie Marie de la Trinité avec la figure de saint Joseph, c’est, en effet, entrer directement dans le secret le plus intime de la religieuse : sa vocation particulière pour l’Église et pour les hommes, qui lui fut à elle-même si difficile à vivre et nous reste si malaisée à comprendre.

Saint protecteur du Carmel auquel la jeune Paule de Mulatier se destinait, saint Joseph, maître d’humilité et de contemplation, ne cessera jamais de l’accompagner.

Le 23 août 1941, deux mois après la dernière des cinq grandes Grâces (14-15 juin 1941), c’est vers lui qu’elle se tourne dans ses Carnets : « Je pense au silence de saint Joseph : qu’il daigne m’en envelopper complètement, c’est comme une condition pour que la grâce ‘‘croisse et se fortifie’’ en moi (Lc 2, 40). »

Et, deux mois plus tard, le 13 octobre 1942, la ressemblance de sa vocation avec celle de Joseph s’impose à elle avec une évidence plus forte que jamais : « À l’examen, vers saint Joseph : certitude de la conformité de ma vocation avec la sienne (à ma très pauvre place), dans la Congrégation, en vue de l’église. Paix. »

Alors qu’elle sent déjà s’approcher cette « épreuve de Job » qui, durant dix ans, la plongera dans une nuit profonde, c’est à saint Joseph qu’elle consacre l’article qu’elle publie dans la Vie spirituelle, en mars 1946, et qui demeure le seul essai de ce genre qu’elle écrira.

Sa méditation se conclue par ces mots : « La meilleure préparation à la maternité spirituelle (qui est maternité divine), et sa meilleure protection, n’est-elle pas de se confier comme Jésus et Marie à saint Joseph, à sa grâce personnelle, à son silence d’adoration, d’obéissance, d’humilité, et à son cœur de Père ? »

Le 9 novembre 1979, Marie de la Trinité se prépare à entrer au centre anticancéreux de Dijon pour y être opérée du cancer. Dans une lettre écrite à sa sœur Marie-Josée Guichard, elle lui parle pour la première fois de ses Carnets. « Lors de ma Pâque, écrit-elle, peut-être que tout sera brûlé. »

Et, une dernière fois, c’est à Joseph encore qu’elle confie son œuvre : « Je confie tout au Seigneur et à saint Joseph qui veilla ‘‘sur l’enfant et sa mère’’. J’aime d’autant plus saint Joseph qu’aucune parole de lui ne nous a été transmise. Il devait vivre dans une très profonde solitude avec Dieu. »

Arfuyen – Carnets Spirituels n° 57
ISBN 978-2-845-90108-7
168 pages – 12 x 18,5 cm
Paris-Orbey, juin 2007 – 16 euros

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